Un peu de hauteur pour un peu de fraîcheur

L’occasion était trop belle ! Quand Béatrice me demande si je veux l’accompagner dans son entraînement en vue d’un treck au Népal, je n’hésite pas très longtemps.

Quatre jours de randonnée dans nos belles montagnes ça ne se refuse pas, surtout par ces temps de canicule.

J1 : aux sources de la Castellane

Notre objectif du jour : la Balmette ( massif du Madres ) pour commencer en douceur.
Traversée de la Castellane sans encombre malgré le crocodile
Le rythme était bon et à la Balmette il est bien trop tôt pour manger.
Nous poursuivons jusqu’au Campanar ( ou Salt del burro ), dans une nature bien sèche.
Et même un peu plus haut à la recherche d’un abri car le vent s’est levé.
Nous trouvons enfin notre salle à manger sous la protection d’une drôle de créature.
Plutôt maigre côté faune: une marmotte rapidement aperçue , un gypaète et ce petit oiseau perdu dans l’immensité.

J2 : le roc Mosquit

Notre objectif le Roc Mosquit qui m’a inspiré le nom de mon chien ! Le but étant pour ce deuxième jour de faire un peu plus de dénivelé (1300 m ).

Les choses sérieuses commencent dès le départ avec une belle grimpette. Mais la vue est tellement belle au fur et à mesure que le soleil monte, éclairant à nos pieds le village de Taurinya et l’abbaye de Saint Michel de Cuxa !
Par un sentier bien débroussaillé nous arrivons à l’orri d’en Ciscal. Il a lui aussi bénéficié d’un bon nettoyage qui permet de l’admirer pleinement.
Nous jetons un coup d’œil rapide au remarquable ensemble de constructions qui marque le début du village pastoral de Llasseras. Depuis le moyen-âge les bergers de Clara et Taurinya ont occupé ce flanc de montagne, nous laissant ces magnifiques bâtisses, plus ou moins dispersées dans la nature.
On grimpe encore et toujours, pour arriver au remarquable orri d’en Coronell. Perché sur un replat, protégé du vent par un chaos de rochers, il offre un panorama superbe. Contrairement à la plupart des orris de ce type sa porte se trouve au milieu du mur latéral et non à une extrémité. On devine également dans ce secteur d’autres orris, plus modestes et en moins bon état, souvent bien cachés dans la végétation.
Sous le charme des lieux nous ne devons pas oublier notre objectif, le roc Mosquit où nous comptons manger. C’est donc reparti pour une grimpette qui nous conduit vite dans une forêt peuplée de géants aux troncs impressionnants. Beaucoup d’arbres également au sol , dont un tombé avec sa balise !
Et nous voilà enfin au Roc Mosquit. Le panneau se trouve au pied de ce petit promontoire rocheux, pas vraiment impressionnant malgrè ses 1901m. Pour lui faire honneur nous mangerons à ses pieds.
Avant de repartir petite visite à son magnifique voisin et au panorama impressionnant : la pente est bien abrupte et la vallée nous parait bien loin. Pas le temps de grimper là-haut, il faut songer au retour. Je m’y étais perchée il y a quelques années pour faire des photos encore plus aériennes mais il faisait moins beau. Je reviendrai !
Quelle surprise ! Le projet Népal de Béatrice a-t-il été ébruité ? En tout cas nous voilà dans l’ambiance avec ces drapeaux à prières.
En redescendant nous prenons le temps de profiter des premiières couleurs d’automne, satisfaites d’avoir rempli notre contrat.

J3 : Mantet, le roc Colom ( 2506 m )

Au col de Mantet nous trouvons facilement à nous garer sur le parking récemment réaménagé. Nous admirons le panorama tandis que quelques randonneurs attaquent le Tres Estelles.
Dans la forêt un champignon-dentelle a été arraché , certainement par un cueilleur dépité par sa maigre récolte ! Après avoir consulté un spécialiste ce pourrait être un sparassis, souvent appelé – à tort- morille d’automne.
Au débouché de la forêt nous arrivons au Pla Segala. Les vaches sont fidèles au rendez-vous, sur fond de Canigou.
Nous faisons notre halte traditionnelle à la blanche « cime de Pomerola » (2456 m )
Pendant ce temps au loin les nuages progressent mais le roc Colom est dans une fenêtre bleue. Nous poursuivons donc notre route d’un bon pas car nous voulons manger au sommet et nos estomacs commencent à réclamer.
Mais alors que nous nous apprêtons à attaquer la dernière grimpette, il faut se rendre à l’évidence , le roc colom se fait manger par les nuages et nous ne voulons pas subir le même sort.
Ce n’est pas non plus un jour à faire le Costabonne !
Après avoir essuyé quelques petites gouttes de pluie nous partons en quête de notre coin pique-nique, si possible à l’abri du vent ; et pas trop près des marmottes qui nous surveillent. Pas question de les déranger bien sûr.
Un petit au-revoir avant de repartir !
Et pour ne pas faire de jaloux, un petit coucou aux moutons de pierre.

J4: le Carlit, le toit des P.O ( 2921 m )

C’est parti pour une balade de pierre, d’eau, de grands espaces et d’altitude. L’objectif du jour est de tutoyer les 3000 m puisqu’on ne peut pas faire plus si on veut rester chez nous. Mise en bouche avec l’étang du Viver et son reflet ( 2140 m ).
Arrivée au Bailleul et son petit air sauvage. Il me semble que le niveau est bien bas cette année.
Nous avons pris de la hauteur et l’ascension dans les cailloux tant attendue (en tout cas pour moi!) est bien lancée. Je me sens dans mon élément et l’endroit est idéal pour le reportage photo, avec le chapelet de lacs à nos pieds .
Le sommet est tout proche et le Lanoux inséré dans son écrin de pierre m’attire ; ce sera pour une autre fois !
Dans le muret – abri de pierre du petit Carlit (appellation d’origine non contrôlée ) le petit accenteur alpin, habitué des lieux est au rendez-vous. Pas farouche du tout , sympa pour les photographes.
S’il vous fallait la preuve la voilà ! Et contrat rempli : Béatrice n’a plus qu’à continuer dans la lancée ; mais dans son plat pays ce sera plus compliqué. Il ne nous reste plus qu’à redescendre sur terre !
Tandis que Béatrice descend prudemment j’en profite pour prendre de l’avance et faire – encore- quelques photos « aériennes ».
Et un dernier clin d’œil à notre chapelet de lacs, avec en prime le petit dernier,avant le Carlit. Le pauvre n’a d’ailleurs pas été baptisé.
Combien de fois ai-je fait cette photo? Et bien il y en aura une de plus ! J’adore cette pyramide ferrugineuse, les pieds dans l’eau, preuve que le fer de chez nous ne rouille pas ! Et encore une fois il me vient l’envie d’aller là-haut. Allez encore un but de balade.
Et pour finir, retour à la civilisation et au lac artificiel des Bouillouses. Et merci à lui sans qui le petit train jaune ne circulerait pas. Et merci à Béatrice de m’avoir embarqué dans ce périple.