Balades automnales

Beaucoup de personnes n’aiment pas l’automne qui, paraît-il est gris, triste, maussade et annonce l’hiver. Si c’est votre cas je vous propose de tordre le coup à cette idée.

Plongez avec moi dans les couleurs et les lumières de cette belle saison en attendant l’hiver, sa neige qui magnifie tout et son ciel d’un bleu unique !

Dans la vallée de la Castellane

Contraste de couleurs entre olivier et térébinthe.
Tandis que le chêne se pare de jaune.
Les érables préfèrent les dégradés.
Erable jaune et cerisier pourpre, encore un mariage réussi. Et un petit air de catalanité !
Au-dessus de Molitg, sur les chemins muletiers chaos de granit, ciel de plomb et couleurs chatoyantes composent un magnifique tableau.
Mosset baigne dans une douce lumière de fin de journée.
Sous un ciel chargé, Molitg et les maisons de Bilade à Campôme profitent des derniers moments de soleil.
Pas de Canigou aujourd’hui ! Derrière les arbres aux couleurs vives on devine le village de Molitg.

Et déjà l’hiver s’annonce

C’est devenu un rite pour Mosquit (mon chien pour ceux qui ne le connaissent pas) et moi : aux premiers flocons nous montons à Fornols profiter du panorama qui ne déçoit jamais. Et c’est encore plus beau par forte tramontane.

Tandis que dans la pénombre surgit le clocher d’Eus, au loin on distingue nettement la mer et les villages de la plaine du Roussillon.
En arrivant à Fornols ce jour-là une surprise m’attend : la mare à vaches disparue depuis de nombreuses années est de retour offrant un paysage inédit
Souligné par la neige ce simple mur de pierre sèche à moitié ruiné prend un tout autre relief .
Vers la haute vallée de la Castellane le ciel est beaucoup plus chargé sur le Dormidor bien enneigé.

Balade dans le temps

En partant de Corneilla-de-Conflent la montée vers le plateau d’Ambullas est une immersion dans notre patrimoine au fil des millénaires.

Le magnifique chevet roman du 12ème siècle de l’église Sainte Marie de Corneilla de Conflent bénéficie ce matin d’un bel éclairage.
Un peu plus d’1h30 plus tard Villefranche-de-Conflent à nos pieds est à peine effleurée par le soleil. Et en cette saison, les villefranchois ne peuvent pas en espérer beaucoup plus.
Par contre la garnison du fort Libéria était privilégiée côté ensoleillement. Vauban y avait-il pensé ?
Au loin la chapelle romane de Saint Etienne de Campilles semble nous rappeler que nous nous étions promis d’y revenir. C’est noté dans nos calepins !
Et nous voilà à la fameuse bergerie romane d’en Bullas. Remarquable construction surtout lorsque ses pierres de calcaire s’éclairent de reflets rouges. Sur le côté une rampe semble servir de contrefort mais permet également d’accéder au toit – ce que je déconseille vu l’âge de l’édifice – ce qui était certainement bien pratique pour d’éventuelles réparations.
Mieux qu’un discours pour comprendre la stratégie de Vauban : ici la vallée est très étroite et profonde ; face au fort Libéria se trouvait une batterie. Un véritable coupe-gorge pour l’ennemi !

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Sur la crête, cette fois nous ne ratons pas le dolmen du Serrat d’en Parrot
Depuis plus de 4000 ans qu’il est là, il a le droit d’être fatigué non ?

Apothéose d’automne : les balcons de la Rotja

C’est une de mes randos préférées pour le panorama sur le massif du Canigou, pour la diversité des paysages et de la végétation. A l’automne quand la neige a fait une première apparition c’est une splendeur !

Au départ du Col de Fins deux chevaux blancs profitent des premiers rayons du soleil
Perdu dans la forêt, le tambour de Sahorre, un des nombreux vestiges rappelant l’histoire de l’exploitation du fer dans le massif du Canigou.
Sur cette grosse bobine s’enroulait un câble qui permettait de descendre dans des wagonnets le minerai de fer jusqu’au village de Sahorre en contrebas.
A nos pieds, dans la forêt multicolore émerge soudain le château de Toren. A l’origine certainement tour de guet le château est ensuite mentionné au 14ème siècle dans les possessions des rois de Mallorca. Il a été plusieurs fois remanié aux 18ème et début 20ème siècle, de manière plus ou moins heureuse. Les derniers propriétaires se sont attachés à lui redonner un aspect le plus proche possible du château du 14ème siècle.
Au pied du château, le hameau de Toren (Thorrent) possède un autre trésor, sa petite église romane Sainte Croix.
Le paysage s’ouvre et le panorama est grandiose, des villages apparaissent : Sahorre, Fuilla et ses trois veïnats, au loin Eus.
Le Canigou a reçu ses premiers flocons.
La lumière de cette belle journée éclaire ce paysage en révélant tous les détails.
Sur le massif du Canigou on pourrait presque compter les arbres !
Sur sa crête se dresse la tour de Goa depuis le 13ème siècle.
Nous avons pris de la hauteur et la minéralité des lieux se révèle.
Et les premiers arbres colorés par l’automne apparaissent.
L’essence dominante est l’érable et ses dégradés du jaune au rouge en passant par l’orangé.
Nous retrouvons nos érables au premier plan tandis qu’au second plan se mêlent résineux et feuillus.
Encore un joli bouquet pour le plaisir des yeux.
Alors que l’ombre commence à descendre dans la vallée, les bouleaux profitent du soleil rasant pour s’éclairer.
Les nuages se promènent sur la montagne en un ballet d’ombre et de lumière.
Le ciel s’est assombri au-dessus de la tour de Goa qui apparaît dans une fenêtre de lumière.